Des villes rebelles au Brésil
Au-delà des récents événements qui ont eu lieu à Curitiba, l'impression générale est que le Brésil est une cocotte-minute prête à exploser à n'importe quel moment.
La stratégie de faire tomber Dilma Rousseff pendant la Coupe du monde a lamentablement échoué. Les brésiliens ont préféré regarder les matchs à s’occuper d’une révolution sans tête ni queue. Celle-ci pouvait attendre, le gouvernement du Parti des travailleurs (PT) n’est-il pas autodestructeur? Le scandale du groupe Petrobras a reveillé les vieux spectres et Dilma Rousseff n’a pas résisté. C’est un vieil habitué des palais qui revient à la tête…
Dilma Rousseff a gagné les élections en 2014, exact ? Faux ! Elle les a perdues. Du moins moralement et symboliquement. Les intégristes de la langue de Molière me pardonneront cet écart de langage; "market friendly" n'étant pas très "french friendly", je sais,
C'est une amie professeure d'université qui a bien résumé le sens de cette élection présidentielle brésilienne : « Mon vote pour Dilma Rousseff est un vote critique, mais convaincu » a-t-elle affirmé. Ce témoignage reflète une idée assez généralisée selon laquelle le mieux pour le Brésil est d'avancer avec les politiques sociales tout en réduisant la corruption. Mais c'est aussi un vote convaincu que la droite ne fera pas progresser le pays.
La droite libérale n’a jamais été aussi proche du pouvoir depuis la fin de la présidence de Fernando Herinque Cardoso. Avec le soutient officiel de Marina Silva, la candidature d’Aécio Neves à la présidence du pays gagne une nouvelle substance progressiste. Les libéraux se préparent à s’installer à Brasília. Le Brésil n’a jamais été aussi idéologiquement polarisé depuis la fin de la dictature militaire.
Nous n'étions pas nombreux à l'écrire. Deux ou trois en tout, avec The Guardian, à prévoir que Marina Silva ne passerait pas au second tour. Cela dit, la voici face à un nouveau défi. Un choix pour la vie. Un choix pour une carrière...
La mort d’Eduardo Campos a radicalement changé le scénario de la campagne électorale pour les présidentielles de 2014 au Brésil. En retrait dans son rôle de « vice-président » d’Eduardo Campos, Marina Silva, désormais émancipée du capital politique de l’ancien gouverneur du Pernambuco monte très fort dans les sondages. Pour le second tour, un « match féminin » se profile à l’horizon.