Mama África chante la samba

En 2008, année de mon arrivée au Brésil, j’ai suivi des cours intensifs de portugais à l’université. Ce fut alors mon premier vrai contact avec un style musical qui n’allait plus jamais quitté le fond de mon âme : la samba.
A l’occasion, mes professeurs utilisaient certaines « méthodes expérimentales » d’enseignement de la langue aux étrangers, qui devait se faire par une immersion totale dans la culture locale, à savoir la brésilienne. C’est ainsi que j’ai écouté pour la première fois Mas que nada interprété par Milton Nascimento.
Il y a peu, j’ai été agréablement surpris en découvrant une version plutôt rare de Mas que nada remixée par une certaine « mama África » comme on la connait ici : j’ai nommé, Miriam Makeba.
Le morceau n’est ni de Miriam Makeba ni de M. Nascimento, c’est au contraire l’oeuvre d’un autre monstre sacré de la MPB (Música Popular Brasileira) Jorge Ben Jor. Cette chanson a été reprise par des stars de la musique internationale comme Al Jarreau – que j’aime particulièrement – et Ella Fitzgerard.
Cette chanson culte est magnifiquement interprétée par la star sud-africaine, son portugais est absolument remarquable, l’articulation est juste incroyable… Miriam Makeba surclasse la version de Nascimento (que j’adore également).
La « reprise » de Miriam Makeba date de 1967, soit 4 ans seulement après la version originale de Jorge Ben Jor. C’est un mélange très réussit de samba et de Maracatu – la « batida qui rend hommage aux rois du Congo ».
Je trouve assez intéressant que mama áfrica fasse une telle tentative mixant samba et maracatu à l’époque, elle qui n’avait évidement pas un profond contact avec le Brésil. Mais bon, n’essayons pas de comprendre les artistes. Leurs voies sont souvent aussi impénétrables que celles de Dieu.
D’autres artistes se sont lancés dans un effort de rénovation de la musique – de la samba notamment – brésilienne en passant par l’introduction du jazz. C’est dans cet ordre qu’il faut inscrire la Bossa Nova dont La fille d’Ipanema d’António Jobim et Vinícius de Moraes demeure le plus grand succès.
Commentaires