25 % des Brésiliens adoptent le nom de leur épouse (Dessins)

C’est une petite révolution des droits de l’homme comme l’Amérique latine commence à nous habituer, avec déjà l’Uruguay qui légalise la consommation du cannabis. Au Brésil la nouvelle tendance dans les couples veut que les hommes adoptent le nom de famille de leur épouse après le mariage.
Il s’agit effectivement d’un « grand bond » vers la fin de la domination masculine dénoncée par Pierre Bourdieu… Selon des chiffres officiels d’une agence gouvernementale de l’Etat de São Paulo, des chiffres rapportés par plusieurs médias nationaux, ils sont plus de 25 % à adopter le nom de famille de ces dames.
La loi, quant à elle, a été votée dans le Code civil en 2002, mais jusqu’à maintenant on n’avait pas encore noté une telle augmentation dans la pratique. C’est donc un grand changement qui s’opère dans les moeurs auriverde, surtout quand l’on sait que le Brésil est un pays où le patriarcalisme est profondément ancré.
Dans un billet de blog datant de 2011, le célébrissime Leonardo Sakamato abordait ce thème rappelant les attaques dont il était victime à chaque fois qu’il défendait cette pratique plutôt démocratique, selon lui.
« Les femmes doivent être obligées d’adopter le nom de l’époux, cela dépend de l’honneur du couple », rétorquaient ses détracteurs.
On voit bien que le mal est profond. Cette avancée sociale doit être perçue dans le cadre particulier du Brésil étant donné que son impact dans d’autres pays est difficilement prévisible. La démarche consistant à équilibrer les rapports entre les hommes et les femmes dans le Code civil n’est pas sans rapport avec le mouvement féministe des années 1960, époque à laquelle les femmes protestaient déjà du fait qu’elles devaient adopter le nom de leur conjoint.

A défaut de supprimer la pratique, on l’a redéfinie dans les deux sens, tout le monde est content.
Pas tout à fait, car le changement de nom peut également être le synonyme de nombreuses tracasseries, on n’oubliera pas non plus que la bureaucratie brésilienne est un véritable casse-tête chinois. En fin de compte, je me demande s’il ne serait pas préférable que chacun garde son nom de naissance, cela éviterait bien des problèmes.
En ce qui concerne les enfants, le débat risque de se prolonger encore longtemps tant les législateurs alternent entre des lois plus favorables aux épouses, et parfois aux époux…
Et vous, seriez-vous prêt à changer votre nom, au nom de l’amour ?
P.S : Un grand merci à Marine Fargetton pour ses beaux dessins sur notre première collaboration : sa page sur Facebook.
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