Le Brésil soit tu l’aimes, soit tu le quittes

Les brésiliens sont un peuple hospitalier, peut-être même le plus généreux au monde. C’est ici le seul endroit au monde où la mère d’un de tes collègues de classe peut t’offrir une de ses maisons parce qu’elle sait que tu n’as pas les moyens de te payer un appartement.
C’est le pays où tout le monde est heureux parce que le soleil brille chaque jour avec la même splendeur. Les riches et le pauvres fréquentent les mêmes plages, et il n’y a jamais eu ici de régicide.
On dit aussi que Dieu est brésilien, et ce malgré le fait que le pape soit argentin. Entre deux plaisanteries, la présidente de la République l’a rappelé lors d’un déplacement en Europe: « O Papa é argentino mas Deus é brasileiro ».
Mais ce beau pays est aussi celui de l’intolérance, du racisme, de la discrimination la plus cruelle et de la xénophobie. Une xénophobie masquée et niée; un peu comme tout ce qui peut nuire à la réputation de ce magnifique pays.
Avec un brésilien, il ne faut jamais être sincère, c’est presque de l’impolitesse. Si vous, étranger, critiquez le roi Pélé ou la Seleção; si vous osez nier la grandeur – naturelle – de ce géant d’Amérique, une réponse vous attend: « le Brésil, soit vous l’aimez soit vous le quittez ».
Brasil, ame-o ou deixe-o!
Cette formule a été forgée pendant la dictature. A l’époque, elle était destinée aux militants de gauche qui défendaient un retour à la démocratie et la fin du régime militaire, aujourd’hui elle s’adresse systématiquement à ceux qui critiquent certains aspects négatifs du pays.
Je trouve cette phrase d’une extrême violence car elle nie à chacun le droit et l’autonomie de la pensée.
L’idée de cet article m’est venu en lisant un texte de Limoune.
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