Brésil: la Manif des 20 centavos

#20centavos, ce Hashtag qui fait des ravages sur Twitter parce que porté par la rage de milliers de jeunes manifestants qui revendiquent le rabais du prix du bus à São Paulo et à Rio de Janeiro.
Ces deux grandes capitales sont loin d’être une exception car ailleurs aussi les jeunes de classe moyenne, les étudiants et les travailleurs sortent dans les rues pour demander plus de dignité, et un système de transport public plus en phase avec le statut du Brésil: porte-étendard des Brics.
Colosse au pied d’argile ou géant sud américain? Tout dépendra de ce que le Brésil sera capable de réaliser en terme de bien-être social pour sa population.
Au tout début de ces manifestations, les autorités publiques étaient loin d’imaginer une telle répercussion tant nationale qu’internationale. Pensaient-ils que cela durerait jusqu’en ce début de la Coupe des Confédérations? Surement pas. Et ce fut leur erreur. A Paris, le maire de São Paulo, Fernando Haddad, celui-là même dont nous parlions sur ce blog il y a près de six mois – travailliste de surcroît – s’entêtait à ne pas donner de réponse satisfaisante aux jeunes manifestants. Sans doute soucieux de préserver l’appui de son allié du moment José Alckmin, gouverneur de São Paulo avec qui il est engagé dans la campagne pour amener l’Exposition universelle dans la métropole de l’hémisphère sud.
Ce qui pose problème au-delà de la principale problématique des manifestants – dépassant les clivages politiques d’ailleurs – c’est la violence qui a caractérisé l’action de la police. Même les journalistes n’y ont pas échappé.
Dans ces conditions le Parti Travailliste est assez embarrassé par le silence du maire de São Paulo, car les élections présidentielles s’approchent. La bronca contre la présidente Dilma Rousseff au Stade Mané Garrincha samedi est un mauvais présage.
Sur les réseaux sociaux les appels à plus de manifestations se multiplient de Rio de Janeiro à João Pessoa. Le raison qui a déclenché les événements de l’Avenida Paulista fut l’augmentation du prix du bus à São Paulo qui passe de 3,00 reais à 3,20 reais. Un chiffre dérisoire si l’on ne considérait pas le coût mensuel de ce tarif aussi bien que le salaire minimum au Brésil, 667 reais.
Il faut quand même rappeler que dans certaines villes du Brésil le transport public est gratuit pour les étudiants et les écoliers; les personnes âgées de plus de 65 ans bénéficient de cet avantage social dans tout le pays.
@roxmo ♪Qdo a coisa fica dura, s/ saúde s/ casa tudo é tão imoral #20Centavos ñ é nada! Qdo tudo É vergonha nacional♪ https://t.co/mJe7spixNV
— Luiz Fernando Abreu (@luigi1409) June 17, 2013
Era um país muito engraçado, não tinha escola, só tinha estádio! Ninguém podia protestar não, que o Governo sentava a mão! #20centavos?
— Lucas Paiva (@Lucaspaiva101) June 17, 2013
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