Carnet d’une lectrice: «sans les étudiants, cette ville serait morte»

Nelly E. a passé les cinq dernières années à étudier les sciences médicales dans l’une des deux plus grandes universités du Brésil, l’Unicamp. Ce qui donne forcément un grand préstige à ceux qui y étudient, mais la vie d’étudiant est faite de sacrifices, de déception… mais aussi d’éspoir. Aujourd’hui, Nelly poursuit ses études à San Diego en Californie. Elle nous raconte, ici, son expérience vécue au Brésil… terre d’accueil, ô pátria amada!
Première partie de son “carnet”:
C’est une Ville de l’Etat de São Paulo, à une heure et demie en voiture et deux heures en bus. Elle compte quatre districtes. Moi j’ai habité le districte de Barão Geraldo où se situe l’une des plus grandes universités du Brésil qui est l’Unicamp.
Campinas est aussi une importante ville économique de São Paulo, dans laquelle se trouve le plus grand centre commercial d’Amérique Latine, le Shopping Dom Pedro que je faisait visiter à la majorité des amis qui venaient me rendre visite. Car il n’y avait rien d’autre à y faire. Par ailleurs il n’y a pas de plages à Campinas et c’est une ville très calme qui est souvent animée par la présence d’étudiants qui viennent des autres Etats du Brésil ou de l’étranger. Et là je me rappelle d’une des phrases de l’ex-consule de l’ambassade du Brésil à Kinshasa qui me disait toujours «qu’il n y avait rien d’intéressant à Campinas si ce n’était les études” et que j’allais “vraiment étudier et pas me distraire dans des bars, faire la fête ou aller à la plage».
Mais bon, je ne pouvais pas rester cinq ans à étudier sans visiter une plage, alors je faisais des petits voyages à Santos (ville portuaire, l’un des plus grands [ports] d’Amérique Latine, où ont évolué Robinho, Neymar et Ganso) ou au sud du pays dans l’Etat de Santa Catarina.
Quand je n’avais pas d’argent pour voyager, on organisait des fêtes avec d’autres amis africains ou brésiliens pour justement animer la ville, spécialement mon quartier Barão Geraldo qui est l’un des plus chers de Campinas à cause de l’Unicamp… tout étudiant aimerait habiter près de l’université.
Heureusement que nous avions une résidence d’étudiants qui m’a épargné le payement du loyer. Comme je l’ai dit, le coût de la vie très cher. Rendez-vous compte, le transport d’autobus coûte 3,30 Reais (1,15 dollars) et les étudiants n’ont pas droit à la meia passagem c’est-à-dire la réduction à moitié du prix des services publics comme dans d’autres Etats. Les manifestations à São Paulo ont commencé à cause du prix des autobus.
Il y a pas mal de bars intéressants quand même ou l’on peut retrouver une forte présence d’étudiants tant nationaux qu’internationaux comme à la Casa São Jorge où l’on pouvait aller danser la samba ou le forró; le Bar d’oze où l’on joue du Rock, la MPB – musique populaire brésilienne.

En outre, je n’oublierai pas de mentionner les fêtes universitaires organisées par des brésiliens, souvent le jeudi dans différentes facultés ou différents parcs de la ville. Je me disais souvent que sans les étudiants, cette ville serait morte.
J’ai rencontré pas mal des gens venus d’autres Etats du Brésil et même venant d’autres pays. D’ailleurs on y rencontre plus des africains de pays comme la Guinée-Bissau, le Cap vert, la Mozambique ou l’Angola… j’ai aussi connu pas mal d’argentins, des chiliens, et enfin des haitiens qui sont venus juste après le tremblement de terre qu’il y a eu en Haiti … Eh bien là, j’ai eu a connaître nos cousins.
L’un des plus grands problèmes de Campinas c’est son climat: quand il fait chaud, il fait chaud et quand il fait froid il fait vraiment froid.
C’est un peu ça ma ville. J’aime Campinas car c’est une ville qui m’a fait acquérir de l’expérience et qui m’a ouvert beaucoup de portes et en même temps qu’elle en a fermé d’autres; c’est cela, une «experience de vie campineira»!
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