Il était une fois au Maracanã (2): Tiki-taka, qu’ils disaient

Le plus beau temple du football mondial a vu mourir la poésie du jeu. Ce même théâtre qui a vu courir Garrincha, a alegria do povo, « la joie du pleuple » pour les francophones; ce paradis des poètes discrets du ballon rond tels que Zico, Zizinho ou Rivelino a définitivement enterré les rêves de certains nostaligiques de l’esthétisme qui caractérisait la Roja. Il n’y aura pas de renouveau du Tiki-taka.
C’est au Brésil qu’est né le Tiki-taka, c’est au Brésil qu’il est mort. Il emporte dans sa chute celui qui en Espagne, dans le groupe madrilène de José Mourinho a combattu cette philosophie de jeu réinventée par Pep Guardiola. Casillas, celui-là même qui cherchait à détruire le beau jeu du FC Barcelona a finalement été emporté par la « vague orange », puis définitivement crucifié par des chiliens décomplexés.
Le Tiki-taka, c’est le Brésil de Telé Santana qui l’a inventé, parole du « Pep ». Avec les Zico, Toninho, Junior, Falcão e Sócrates, la seleção de 1982 défilait du haut de sa grâce sur les pelouses du Mondial espagnol: qu’ils étaient beaux ces brésiliens !
Beau, il l’était aussi, ce jeune Casillas, qui entra en fin de match à Glasgow juste pour être le témoin de la plus belle volée de l’histoire du football, la « volée de Glasgow », la volée de Zidane.

Une entrée fracassante de celui qui serait appelé San Iker, et ce soir, une sortie toute aussi fracassante. On attendait un maracanaço en final, on l’aura eu en phase de poule… mais c’est l’Espagne qui s’est noyée.
Des millions des personnes viennent de voir sur leurs écrans le sens même de l’ingratitude du sport. La meilleure équipe de football de tous les temps tombent sous les applaudissements de la société du spétacle.
C’est donc bien Mourinho qui avait vu juste sur Casillas… La justice du football passe, impassible et froide, raide et inflexible #ESPCHI
— Bruno Roger-Petit (@B_Roger_Petit) 18 junho 2014
Tiki-tika, qu’ils disaient. Coûte que coûte. Le jusqu-au-boutisme de Xavi qui déclarait, « nous jouerons comme on sait le faire, nous ne changeront rien », a eu raison de l’immense carrière de Iker Casillas, le saint des saints, eterno!
Le roi est mort, vive le foot!
Découvrez la première partie de Il était une fois au Maracanã.
Commentaires