Walter mérite sa chance pour la Coupe du Monde

C’est un tueur, serial killer comme on dit dans le milieu, certainement le joueur le plus incroyable (et imprévisible) qu’il m’ait été donné de voir depuis que je vis au Brésil. Walter, c’est son nom est sans doute la meilleur surprise du brasileirão 2013.
Suite de ma Chronique du mondial…
Goias est un État économiquement moyen au centre-ouest du Brésil. Il est situé dans les hauts-plateaux du centre du pays, notamment autour de la capitale Brasília, en zone semi-humide où d’immenses propriétés sont réservées à l’élevage du bétaille. Sa capitale Goiânia est une ville ocultée par la splendeur de l’oeuvre d’Oscar Niemeyer. Qui voudrait d’une voisine aussi préstigieuse que Brásilia? On sombre rapidement dans l’anonimat au fure et à mesure que la gloire de cette dernière croît.
Mais ça, c’était avant.
Goias, c’est aussi le nom d’un club de football moyen qui joue régulièrement le Brasileirão, la première division du championat brésilien de football. Ce club vit mal le fait de devoir partager les feux des projecteurs avec son grand rival l’Atlético Goianiense qui porte fièrement les couleurs du Milan AC: rubro-negro, sans être Flamengo.
Au début du championat brésilien personne n’imaginait que le Goias Esporte Clube serait la principale attraction du football national; c’était sans compter avec son buteur maison: Walter, 23 ans et quelques kilos de trop (officiellement, il peserait 92 kilos).
Discret quand il s’agit d’affronter les médias, Walter n’apparait généralement qu’avec le maillot vert et blanc de son club, mercredi soir ou dimanche après-midi, jours sacrés réservés au championat brésilien. Merci, Globo!
Son passe-temps favoris? Châtier les géants comme Flamengo ou Corinthians. Personne n’y échappe, il malmène ses adversaires buts sur buts, certains sont d’une incroyable beauté comme vous pouvez le voir sur cette video:
Interrogé sur son poids par une jeune journaliste aux termes d’un match, Walter ne sut que répondre… son silence trahissait la détresse de celui qui sait que son poids (et uniquement son poids) l’empêchera de jouer la Coupe du Monde. Puisque le talent, ça le connait bien.
En attendant, Walter sème la panique dans les défenses adverses, comme celle du Corinthians, le champion du monde des clubs battu à domicile (1-2) grâce à une passe décisive du gordinho. Un mois plutôt, c’est Flamengo qui en faisait les frais.
Alors que la seleção ne trouve toujours pas un digne successeur à Ronaldo (le vrai), je dis pourquoi pas Walter à la Coupe du Monde? Du gordo (toujours le vrai), il a déjà le poids et les beaux buts…
P.S: Finalement, et contre toute attente, les bleus ont réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde du Brésil… Espéront qu’ils viendront y écrire quelques belles lignes de la légende des France x Brésil.
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