Santé: l’internement involontaire fait débat

L’internement involontaire des dépendants aux drogues très puissantes et aux substances illicites, mais également celle des jeunes délinquants est desormais une loi fédérale au Brésil. Le Parlement vient d’apoter la loi qui donne le pouvoir aux médecins spécialisés d’enfermer les patients dans des institutions spécialisées.
Cette mesure préventive, a priori, est loin de faire l’unanimité. En effet, il s’agit d’un pouvoir discretionnaire concédé aux médecins qui seront cependant obligés d’obtenir l’autorisation de la famille avant l’adoption d’une telle mesure.
L’internement compulsif cause la polémique notamment au sein de la société civile qui voit en la mesure une fuite en avant qui n’attaque pas directement les problèmes de fond comme la violence, la pauvrété, le chômage des jeunes, et l’analphabétisme et surtout le trafique de drogue.
En réalité, le nouveau texte qui devra encore passer au sénat endurcit les peines contres les criminels impliqués dans le trafique de drogue au Brésil, l’internement involontaire n’étant qu’une dimension de la loi.

La contestation fait parti d’une lutte plus générale contre l’asile, une institution dont la principale caractéristique est de stigmatiser les malades mentaux en les isolant du reste de la société.
La question des droits fondamentaux de ces derniers est rarement posée.
La lutte contre les institutions totales date des années 1960 en France ou aux Etats Unis; en sociologie, des auteurs comme Michel Foucault en ont fait leur champ de bataille.
Curieusement, cette polémique me rappelle l’excellent film (certainement pas grâce à Angelina Jolie) de Clint Eastwood Changeling (2008) dans lequel une jeune femme dont le fils a été enlevé est plusieurs fois internée dans un hopital psychiatrique. A l’époque, dans les années 1920, la Police de Los Angeles possedait un pouvoir presque absolu. Un autre film très célèbre avec Jack Nicholson aborde la même problématique dès 1975.
Même si à cette hauteur du débat il est difficile de mesurer les effets réels d’une telle loi, je me demande quelles seront, d’un point de vue strictement politique, les conséquences du texte sur les libertés individuelles.

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