Salaire minimum: le Brésil à la traîne
Ce mois de janvier le salaire minimum a été augmenté à 678 reais soit 295 euros, une somme insignifiante au vu du nouveau statut acquis par le Brésil comme un leader des « Brics » dont le PIB avoisine les 2.300 Mds $. Un chiffre scandaleux quand on sait qu’en France le smic est à 1425 euros. Le problème consiste à savoir si l’Etat brésilien est capable de supporter une telle dépense publique étant donné qu’il emploie un grand nombre de fonctionnaires publics.
Aux Etats-unis par exemple, le salaire minimum est à 2,5 dolars de l’heure, moins que ce qu’une personne pourrait gagner dans le marché informel; sans compter qu’il ne touche qu’une infime partie des travailleurs, soit 1,5 % des salariés.
Le salaire minimum a été institué au Brésil en 1936 par le président Getúlio Vargas, responsable en outre d’institutionnaliser les droits des travailleurs pendant l’Etat Nouveau (Estado Novo). Il faut attendre les grandes réformes structurelles des années 1990 qui ont lancées le plan real sous Fernando Henrique Cardoso pour voir les premiers effets de cette mesure économique sur l’inflation. Et donc, une revalorisation du salaire minimum en soi. Toutefois, c’est surtout durant le mandat du président Lula da Silva que les classes les plus pauvres vont bénéficier d’une vraie politique de combat contre la pauvreté avec une augmentation graduelle du smic brésilien. Une initiative politique qui visait avant tout à poser les fondements d’une économie émergente basée sur la force de ses classes moyennes.
Depuis le début du mandat de Dilma Rousseff, le salaire minimum est passé de 600 reais à 678 reais, si l’on considère son évolution depuis l’année 2003 quand le parti travailliste accède au pouvoir, il a ainsi évolué de 35 %.
Selon les chiffres officiels, 70 de 92,5 millions de travailleurs sont employés dans le secteur formel, 50 % étant dans les services.
Le Brésil n’est pas le seul mauvais élève, l’Allemagne qui a jusqu’ici résisté à l’adoption d’un salaire minimum pense à une petite évolution dans le secteur. Certains analystes attribuent le niveau de paupérisation de la société allemande – surtout chez les jeunes – à l’absence de cette mesure de protection sociale qui a fait les beaux jours de l’Etat de bien-être social en Europe.
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