#FMLF2015 : « j’irai voir mes oncles belges »

En 2013, je passais par une phase de transition dans ma vie académique et professionnelle. J’hésitais entre deux projets de recherche pour mon master en Sociologie des médias. J’avais le choix entre étudier l’Industrie culturelle suivant une approche allemande ou alors me dédier à une étude concrète de l’émergence des Nouveaux médias en Afrique. Mais même dans ce second cas, le thème n’était pas clairement défini. Cette même année, les responsables de l’émission Atelier des médias (RFI) m’invitent à participer à une formation pour « des blogueurs du monde entier… ». J’étais loin de me douter que ce voyage me permettrait de rencontrer l’une des personnes qui a le plus influencé ma trajectoire académique et professionnelle: Benoît Thieulin (@thieulin).
Pour ceux d’entre vous qui ne le connaissent pas, je vous recommande de regarder la vidéo ci-dessous. Benoît Thieulin est une personne qui, à chaque fois qu’il s’adresse aux médias, inspire la jeunesse un peu partout dans le monde. Je crois même qu’il ne s’en doute pas lui-même. A titre personnel, je suis un fan de ce monsieur…
J’ai rencontré monsieur Thieulin à Dakar dans une auberge où nous étions tous logés à l’occasion de la formation annuelle de Mondoblog. Profitant d’un des rares moments où nous avions du temps libre, Ziad Maalouf nous a invités sous la paillote (hé hé, joli cliché africain, mais c’est vrai…) afin d’écouter « quelques mots que Benoît souhaitait partager avec nous ».
S’ensuivait un discours sur l’émergence des Nouvelles technologies et leur capacité à donner du pouvoir aux citoyens un peu partout dans le monde – le fameux concept de l’Empowerment qui n’a malheureusement pas de traduction en français.
L’optimisme de Benoît Thieulin contraste avec le pessimisme d’un Finkielkraut ou d’un Umberto Eco (même les génies ont un moment de bêtise) quant à l’importance d’Internet.
Umberto Eco et Internet por liberation
Je rappelle juste que les affirmations d’Umberto Eco et Finkielkraut ne sont basées sur aucune recherche de terrain…
Bref, ce « discours de Dakar » sous la paillote a changé ma vie puisqu’il m’a irrémédiablement fait pencher du côté de la seconde option qui s’offrait à moi. Dès mon retour au Brésil, je rédige un projet de recherche sur les « Nouveaux médias et l’empowerment en Afrique francophone grâce aux blogs ». Le projet sera retenu en première position et obtiendra un financement.
Fin 2014, mon amie Mylène Colmar m’encourage à envoyer un projet au Forum mondial de la langue française (que nous résumerons par #FMLF2015) qui devait se tenir à Liège, en Belgique. Ce que je fais sans aucune hésitation d’autant plus que j’ai compris que les idées de Benoît Thieulin ont tendance à porter des fruits.
Me voilà donc embarqué dans une nouvelle aventure en tant que porteur de projet au #FMLF2015 , une expérience qui s’annonce déjà très riche.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je me suis rendu à São Paulo cette année. C’est aussi pour cela que j’ai considérablement réduit mon rythme de publication sur ce blog, car j’étais engagé sur plusieurs fronts à la fois. De toute façon, j’adore travailler sous pression…
Voilà donc pour les nouvelles chers amis du blog Carioca Plus. Je me rendrai dès samedi à Liège pour présenter un atelier au #FMLF2015 en pensant très fort à Benoît Thieulin et au jour où j’aurai l’occasion de le remercier personnellement; et j’en profiterais pour revoir une très grande amie de Guadeloupe…
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P.S: – Pour ceux d’entre vous qui se demandent encore pourquoi les Belges sont mes oncles, sachez que depuis la fin de la colonisation belge au Congo, ces derniers ont acquis ce statut dans la culture populaire congolaise… puis zaïroise… puis congolaise. Les « noko » (nos oncles), c’est ainsi que nous nous référons affectueusement ou haineusement (!) à nos perpétuels anciens colons belges en RD Congo.
– Si vous avez le temps la semaine prochaine, suivez ce mot-clé sur Twitter : #FMLF2015
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