Papa Wemba, au sommet du village

Ça y est ! Il est de retour au sommet du village. Ou devrais-je dire aux commandes de l’école. Le maître incontestable et incontesté de la Rumba congolaise fait une sortie estivale qui restera dans les annales. « Maître d’Ecole » arrive pour redessiner la carte de la rumba nationale qui, il faut le dire, commençait à se perdre dans de tristes utopies dites « world music ». Merci Papa.
L’année dernière, j’écrivais sur ce blog un commentaire de Papa Wemba concernant son jeune « héritier » Fally Ipupa parce que ce dernier « ne respectait pas la guitare ». Il se devait donc de revenir sur ce petit détail, Ô combien fondamental dans l’histoire de la Rumba congolaise, depuis les Docteur Nico et autres Lutumba Simaro.
C’est chose faite, notamment dans le titre « Mobembo » avec à la guitare celui qui est pour moi le meilleur du Congo en la matière, Olivier Tshimanga: « L’homme qui fait parler une guitare », pour utiliser une vieille formule.
L’arrangement même de ce titre est un chef-d’oeuvre, les changements de rythme introduits par l’usage du synthétiseur, sans pour autant en abuser. Joli !
On entend également le maître citer, tenez-vous bien, Sidney Poitier, un Libanga qui fait chaud au coeur du cinéphile que je suis… pourtant, on saura plus tard qu’il s’agissait en fait de l’un de ses nombreux fils. Que dire encore de cette inflexion que Papa Wemba imprime à sa voix sur ces mots qui prennent alors une dimension nouvelle, « Patience na nga enzuluki, nzulukiiii… ».
Le fondateur du Village Molokai fait un retour aux sources de la Rumba et de la culture congolaise dans un titre comme « Poule de Mort« , une chanson provocatrice et non moins drôle quand on sait ce que signifie la culture de la sape en RDC.
La rumba, c’est le détail. Un détail que l’on perçoit dans le mixage des choeurs basses qui impressionnent dans cette chanson… écoutez !
Ce retour aux sources, Papa Wemba en est conscient, puisque même l’affiche de l’album le suggère assez clairement. On y découvre un Papa Wemba en maître d’école, bâton d’instituteur à la main, à enseigner le b.a.-ba de la rumba aux jeunes… et ils en ont bien besoin car notre musique commençait à se perdre.
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