Carnet d’une lectrice : « Les Brésiliens ont honte de s’afficher avec des filles noires »

L’immigration africaine contemporaine vers le Brésil est très commentée dans les médias au point où certains experts évoquent la recherche d’un nouvel Eldorado (sans vouloir faire dans la caricature) outre-Atlantique. Les mutations de la société contemporaine, notamment celle de la révolution du genre (ou sexuelle) sont passées par là, et désormais des jeunes filles du continent noir n’hésitent plus à s’engager dans des longs voyages, elles aussi, à la recherche du bonheur. Une démarche digne de cette recommandation de la Constitution américaine… dans cette nouvelle mosaïque culturelle apportée par la globalisation, les rapports personnels entre hommes et femmes sont ressentis de différentes manières très dialectiques ; les relations entre Africains, redéfinies…
Nouveau carnet d’une lectrice, à lire ci-dessous :
Celui qui a dit que l’on est mieux chez soi n’avait pas totalement tort. J´entendais mes aînés dire que la vie à l’étranger n’est pas facile et qu’elle était même un éternel combat. Eh oui, je constate que c’est un combat interminable parce ce qu’il ne se limite pas qu’au désir d’atteindre ses objectifs, mais englobe tout ce que tu vis après être parti de ton pays. J´ai confirmé cela après avoir passé quelques mois au Brésil.
Les étudiantes africaines vivent ici une indescriptible frustration qui est de l’ordre du psychologique. Peut-être que j’exagère un peu, mais je ne crois pas. Elles doivent lutter pour se faire un nom dans leur famille et pour se faire respecter dans la société. Croyez-moi, ce n’est pas chose facile lorsque certaines conditions ne sont pas réunies. L’une des premières difficultés apparaît dans la vie personnelle des filles qui débarquent ici.
Est-ce facile d’avoir un petit ami au Brésil? Sans hésiter, non ! Et j’ajouterai même que c’est très compliqué.
Quelques jours après ton arrivée dans ce pays, les garçons africains te courent après comme des abeilles sur du miel et c’est le début de tes problèmes. Tu rejettes tout le monde en te disant : « Je suis là juste pour mes études, en plus j’ai laissé mon petit ami au pays, je l’aime tellement que je ne peux pas le tromper ». Et tu entendras certains te dire «on te donne six mois voire un an, on verra si tu tiendras encore le même discours ». D’autres te cracheront, «laisse tomber, ton petit ami du pays c’est du passé ».
Et même quand tu t’intéresses à l’un d’entre eux, ce n’est même pas sûr que votre relation survivra pendant plus de six mois sans qu’il ne te dise : « Je suis fatigué, il faut qu’on arrête ». Je ne suis pas en train de dire ici qu’il n’y a pas de relation qui tienne pendant plusieurs mois, voire même des années, mais plutôt que nos frères africains au Brésil deviennent des safados – homme à femmes, sans scrupules.
Si tu n’as pas de chance, tu tombes sur un mauvais garçon et au bout de quelques mois tu en compteras un deuxième, puis un troisième et encore un quatrième sur ta liste. Je conseille toujours à mes soeurs africaines de prendre tout leur temps à leur arrivée, question d’observer avant de faire un choix, car celui qui tient vraiment à toi attendra le temps qu’il faudra.
Le comble est que ce malheur n’est pas seulement entre nous Africains. Les Brésiliens non plus ne rendent pas les choses plus simples. Ils apprécient bien les Africaines, mais les draguent juste pour faire des expériences – genre “goûter” à une Africaine et la laisser tomber après… ni vu, ni connu… Certains vont jusqu’à t’arrêter dans la rue pour négocier le prix de quelques heures avec eux dans un motel, d’autres ont même honte de s’afficher avec des Africaines.
C’est cette dernière raison qui m’a poussée à faire une petite enquête auprès de certains amis brésiliens et j’en ai conclu qu’ils ont peur de ce que les autres (Brésiliens) diront lorsqu’ils les verront avec une fille noire. Les voiles tombent !
En même temps, le traitement que les Africaines imposent à leurs frères noirs dans leur pays n’a plus lieu d’être ici, et du coup, même le garçon le plus laid qui ne fait pas ton genre devient mignon… il peut même être à l’origine de querelles et de bagarres entre filles africaines, Brésiliens ou vice-versa. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois…
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Etoile.
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