Obamacare, “Shutdown” et la prophétie d’Estván Mészáros
Les récents événements qui se déroulent aux Etats-Unis d’Amérique m’ont rappelé au souvenir d’un livre que j’ai lu deux ans auparavant,Capital’s unfolding systemic crisis de l’intellectuel hongrois installé en Angleterre, Estván Mészáros.
Cette semaine, le Congrès américain a poussé à la fermeture partielle du gouvernement fédéral des USA, un cas de figure inédit depuis les années Clinton, lui aussi démocrate. La faute (là encore) aux conservateurs républicains du Tea Party… extrême droite dans la droite républicaine.
Fédéralisme américain vs le fédéralisme brésilien
Je dois dire qu’une telle configuration serait impensable au Brésil, pourtant lui aussi un pays fédéral. Impensable du fait même du caractère particulier son fédéralisme fait de très larges alliances politiques qui vont, parfois de la droite ultralibérale – comme en 2003, lorsque le vice-président Alencar provenait du patronat brésilien – à la gauche radicale. Dans le système brésilien, l’Obamacare serait voté il y a belle lurette. Que dis-je? Au Brésil, il existe déjà un Obamacare, le fameux Système Unitaire de Santé (SUS).
Les politologues “brésiliens” – moi compris – qui critiquent le présidencialismo de coalizão peuvent respirer vu que le Brésil entretient cette tare institutionnelle bien à lui. Comme disait le sage chinois “il faut attendre avant de tirer des vives conclusions même quand la situation semble en faveur d’un point de vue”. C’est entendu… veremos.
Une chose est à prendre en compte. Le fédéralisme américain, encore une fois considéré comme l’idéal, est fait de deux partis politiques; système bipolaire qui “facilite la gouvernabilité”. Dites-le à Obama. Au Brésil, le fédéralisme est multipolaire et ne respecte aucune règlementation idéologique. Les alliances se font selon les intérêts du moment et les possibilités de victoire aux futures élections.
Dans certains cas, il devient compliqué de gouverner. Mais au moins, un shutdown est impensable par le simple fait qu’il serait anticonstitutionnel en soi. En effet, la Constitution brésilienne offre de telles garanties que cela relèverait d’un crime que de fermer des services publics, même “mineurs”.
Les Américains ne payeront pas leur dette
Pour revenir donc à cette crise qui touche l’administration Obama, j’ai redécouvert un livre perdu dans ma modeste bibliothèque privée – bonjour le rhume. En 2009, soit un an après le début de la crise financière, Estván Mészaros écrivait qu’il était maintenant certain que les Américains ne payeront pas leur dette.
Un drame planétaire à l’horizon, ça selon lui, dans un futur très proche, “le monde serait obligé de payer la dette américaine déjà très largement supportée par nos amis chinois (ironie de l’histoire)”. Double drame puisque, à la rigueur c’est tout le monde qui serait forcé de payer cette dette faramineuse… mais pour combien de temps ? Qui a dit que la puissance militaire ne sert à rien ?
Soyons clairs. De quelle manière l’Obamacare (ou le nouveau budget) aggravera-t-elle la situation de l’économie américaine plus qu’elle ne l’est déjà aujourd’hui ? Tout le monde là-bas finance sa dette par des banques auxquelles il doit déjà des millions de dollars.
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