Où sont les noirs?
Si vous êtes habitués à suivre les matchs du championat brésilien Série A vous devez vous demander où sont les noirs qui remplissent les stades à Rio de Janeiro, Récife ou São Paulo.
On le savait depuis un moment déjà que cette Coupe de Confédérations comme la Coupe du monde de 2014 étaient deux opporunités en or – disons le comme ça – pour « nettoyer » les stades brésiliens.
Pardonnez mon langage, mais les faits sont là et on n’argumente pas contre les images. Moins encore contre les symboles. Au Maracanã lors du macth de l’Angleterre face à la Seleção des nombreux spécialistes du football déploraient l’absence totale des noirs dans les stades football. Cette Coupe des Confédérations renforce la tendance.
Plusieurs raisons à cela. Une première est purement économique et veut repondre aux attentes de la FIFA, il est important pour l’instance internationale que ce tournoi corresponde aux standards européens, le football mondialisé comme on dit. Le sport ne peut être emputé de l’esthétique; eventuellement cela coûte cher.
Une seconde raison serait la necessité de diminuer les risques de violence avant, pendant et après les matchs, la solution serait alors d’augmenter le coût des billets quitte à exclure une tranche importante de la population de tout accès au stade.
Peut-être la raison la plus sensée. Le fait est que le public qui ira voir les matchs n’est pas celui qui fait vivre le football brésilien en temps normal.

Des noirs partout, des pauvres, des gens sans chemises, des personnes humbles par leur status social, c’est celle-là la vraie figure du torcedor brésilien. Pas ces gentils messieurs et dames de classe média alta, non. Pas ceux-là qui ne savent pas supporter l’équipe quand elle perd, pas ceux-là qui payent 150 ou 400 reais le billet pour ensuite siffler la présidente Dilma lui imposant une humiliation planétaire.
Il y a tout de même un paradoxe frappant: cette équipe brésilienne régorge de noirs, sa plus grande star Neymar est un noir, son capitaine Thiago Silva est un noir. Mais pas leurs nouveaux supporters.
Avant le peuple avait le football et la Samba pour oublier ses misères, maintenant il ne lui reste plus que la la deuxiéme option. Et encore, pas pendant le Carnaval qui s’est également élitisé.
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