Chronique du mondial (2) : sans Platini et Six, la France a perdu

En 1977 la France a fait une tournée sud américaine qui devait s’achever avec le plus grand défi pour une équipe de football à l’époque, affronter le grand Brésil de Rivelino, Paulo César Caju et Toninho Cerezo. Mais cette France là avait Platini, Six (buteur) et Lacombe. Un après-midi au Maracanã, un match nul historique avec une saveur de victoire pour les bleus.
Le Brésil était bien supérieur à la France, il faut l’admettre. Rivelino, idole de Corinthians (mon club préféré au Brésil) était un joueur extraordinnaire du même niveau que Maradona. Il avait trouvé Cerezo au milieu de la défense des bleus par une passe en profondeur avant que celui-ci ne croise le ballon pour Roberto Dinamite, 2-0. Par un miracle, la France égalisait d’une tête de Trésor alors que Six avait réduit le score quelques minutes plus tôt, 2-2.
Paulo César Caju avait une expérience française dans son CV après avoir passé une saison à Marseille (OM) entre 1974 et 1975 avec un certain Jairzinho. L’ancien marseillais est resté très fluent en français et le montre chaque fois qu’il passe sur un média en France. On pourrait trouver d’autres histoires similaires liant le football brésilien et français.
Les « Brésil x France » sont toujours épiques comme l’expliquait Platini en 2004.
2013, ni Platini ni Giresse n’étaient là, encore moins Ribéry. Une équipe de France en plein doute et remaniée ne pouvait inspirer aucun espoir à ses supportaires, pour moi c’était juste l’occasion de voir défiler le maillot tricolore sur la pelouse de l’Arena Grêmio de Porto Alegre. Mais même ce maillot est dénaturé par le nouveau sponsor.
Une histoire reste à construire pour cette jeune équipe même si rien ne laisse entrevoir un futur radieux comme celui du carré magique. En 1977, les hommes de Michel Hidalgo commençaient une belle aventure marquée quelques années plus tard par un sacre européen et l’élimination – en 1986 – de la belle équipe brésilienne en Coupe du Monde.
Platini, Genghini, Giresse et Tigana ont rivalisé avec Zico, Sócrates, Junior et Falcão. Un tel destin n’est pas prévu pour la nouvelle génération bleue.
La seleção, pour sa part peut se leurrer avec cette victoire (3-0), cependant l’adversaire était bien trop faible. Mais comme on dit: « au royaume des aveugles, les borgnes sont rois ».
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