Brésil : Neymar a tué le numéro 10

Décidément l’actualité sportive est à la Une au Brésil…
C’est fait, Neymar ne jouera plus au Brésil. Après quatre saisons de très haut niveau, le numéro 11 du Santos a décidé de signer au F.C. Barcelone. Il s’agit naturellement de l’information la plus importante de l’actualité brésilienne, une ironie pour un pays qui veut se faire connaitre pour autre chose que par le football, en l’occurrence sa force économique.
Toutefois, je peux dire que les deux sujets sont un peu liés dans ce cas. Que Neymar soit resté au Brésil jusqu’en 2013 relève du miracle. Dois-je rappeler que le jeune footballeur avait refusé une offre de Chelsea en 2011 ? Cela n’aurait pas été possible si le Brésil n’avait pas une capacité de consommation interne enviable à tous les pays européens, avec à peu près 100 millions d’individus actifs dans l’économie nationale. Combien de pays au monde peuvent se vanter de présenter de tels chiffres ?
Mais, je m’égare. Le sujet c’est Neymar et ce qu’il peut réaliser en Europe. J’entend des gens dire qu’il sera un nouveau Robinho – lui aussi santiste, potentiel Pélé éventuellement – mais, c’est ignorer ce que ce garçon a réalisé en quatre années de carrière seulement. Et je peux vous dire que j’ai tout vu.
Avant c’était impossible de citer le nom de Neymar sans l’acompagner de “e Ganso”, nom de son alter ego sur le terrain. Un peu comme Xavi et Iniesta, les milieux de terrains du Barça. Cependant si aucun des espagnols n’a pu s’émanciper de l’autre, Neymar a réussi à se défaire de l’ombre du génial Ganso.

Donc, Ganso. Pure génie du football poétique que les temps actuels n’acceptent plus. Numéro 10 classique – à l’ancienne – à la manière d’un Zidane, d’un Platini ou d’un Riquelme. Maudit par les blessures à répétition. « Aucun joueur ne survit à deux chirurgies au genoux », dit-on. Ganso en a désormais la preuve.
Neymar a donc bien compris qu’il devait s’émanciper de son numéro 10, faire ce que même Messi n’a pas réussi à faire avec Xavi et Iniesta. C’est le crime de Neymar : être sorti de l’ombre de P.H. Ganso. Il a tué le numéro 10.
Neymar n’a pas besoin d’un pourvoyeur pour planter des buts. Il en est l’architecte comme lors de ce match contre Flamengo qui lui a valu le Prix Puskás en 2011, qui récompense le plus beau but de l’année.
Dimanche, Neymar a joué pour la dernière fois pour le Santos au Stade Mané Garrincha à Brasília lors de l’inauguration de ce nouveau temple. Comme un symbole, il a joué face au Flamengo.
A seulement 21 ans, la star brésilienne a déjà plus de 130 buts chez les professionnels. Je sais, le football ne s’arrête pas aux statistiques. Mais tout de même, excusez-moi, ne comparez pas ce génie à Robinho, pour l’amour du foot.
Tchau Neymar
— Vanessa Torres (@nessatorres_) 25 de maio de 2013
Commentaires