Un général brésilien en RDC n’est pas la solution

Il m’a fallu un peu de recul avant d’aborder ce sujet important pour mon pays, la RDC, et qui paradoxalement n’a presque aucun intérêt concret pour le Brésil, mon pays d’acceuil. En effet, le secrétaire général de l’ONU vient de nommer un général brésilien à la tête des forces de maintient de la paix au Congo.
La nouvelle avait été annocée il y a un mois mais c’est cette semaine que la décision de Ban Ki-moon sera véritablement appliquée. Que doit-on attendre de cette nomination?
Je le dis tout de suite, et de façon assez sèche: “nommer un général brésilien à la tête des forces onusiennes en RDC est révélateur du manque d’intérêt des grandes puissances du monde, notamment en ce qui concerne la recherche de vraies solutions pour le conflit en RDC”.
Pourquoi cette première analyse? Pour deux raisons fondamentales. La première est historique dans la mesure où le Brésil est un pays qui a très peu d’expériences militaires; dans toute l’histoire de ce pays j’ai connaissance d’une et seulement une guerre contre le Paraguay à la fin du 19° siècle. D’ailleurs, ce fut une guerre dans laquelle le Brésil s’engageat aux côtés de l’Argentine et de l’Uruguay contre le Paraguay.
La deuxième raison est politique dans la mesure où on sait que le Brésil opte de préférence pour la diplomatie d’influence pour se faire valoir sur l’échiquier de la géopolitique internationale. Cela se fait à travers d’échanges économiques, culturels et de bourses d’études concédées aux étudiants de pays en développement. La guerre proprement dite n’est pas la spécialité du Brésil quoi que d’une certaine façon il soit habitué à une espèce de guerre urbaine dans les favelas de Rio, mais le contexte congolais est différent. Tout se joue dans les brousses et dans les forêts du bassin du fleuve congo.
La diplomatie d’influence dont je parle est celle-là même qui a fait que deux brésiliens dirigent actuellement la FAO et l’OMC. Personnellement, je préfère ce Brésil là.
Ensuite, j’ai des réserves quant à l’usage d’une certaine violence gratuite souvent d’usage dans les forces de l’ordre ici.
Enfin, il faut mentionner les barrières linguistiques puis culturelles qui seront un réel handicap dans le cas actuel. Il y a pour moi quelque chose d’assez incompréhensible dans cette nomination.
Et pour preuve, aujourd’hui les grandes chaînes de télévision n’ont accordé que 45 secondes de leurs journaux à cette information.
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