J’ai perdu ma « virginité »

Comment vous dire ? En cinq mots : « j’ai perdu ma virginité ce week-end ». Et je dois dire que ceux qui ont partagé ce moment avec moi étaient assez moqueurs et parfois pantois de constater mon innocence en la matière. Certains avaient cinq ans de moins que moi, même si c’est un détail qui ne compte plus de nos jours. Mais, tout de même, 28 ans pour découvrir les nuages, c’est bien tard.
Ce week-end a été agité au Brésil, notamment à São Paulo où quelques milliers de manifestants sont sortis dans la rue demander la légalisation du cannabis. À ne pas confondre avec la dépénalisation, bien sûr. La différence réside souvent dans le rôle que l’Etat est appelé à jouer dans l’encadrement de la consommation.
Il me semble que dans ce débat, l’hypocrisie est la règle, pas la raison. Je m’explique. On crie nuit et jour dans les médias ou les universités que fumer un joint est un crime, que c’est dangereux… les partis politiques de droite nous rabâchent à coup de slogans qu’il faut combattre le trafic, mais dans les faits, tout le monde s’en fout.
Le débat ne sert vraiment qu’à récolter des voix pendant les élections. D’autant plus que les plus grands consommateurs sont les enfants des riches, ceux-là même de la classe moyenne. Certains ont même des parents dans le gouvernement ou dans l’opposition.
Mais, la vérité, c’est que tous consomment. Parfois, en présence de la police. Si vous voulez, disons qu’ils sont « encadrés ». Et il n’y a pas mort d’homme.
Combien de gens parlent du cannabis sans savoir vraiment de quoi il s’agit, ignorant même jusqu’à son odeur ? L’honnêteté du chercheur et du blogueur m’a poussé à vouloir savoir de quoi il en était vraiment…
Il me semble premièrement que si les débats autour de la consommation (même contrôlée) du cannabis sont houleux, cela est dû à l’instrumentalisation politique de la chose. Car on nous présente le cannabis comme étant une substance ultra-dangereuse, balivernes!
Deuxièmement, de quoi parle-t-on vraiment quand on demande la légalisation? Pour moi, il existe des drogues légères. Elles ne causent pas toutes les mêmes effets que le crack. De plus, tout semble être une question de dosage. Sauf pour le crack.
Criminaliser peut ajouter des problèmes au lieu de les résoudre, comme pousser les jeunes à opérer dans l’illégalité… et ils sont bien jeunes à s’engouffrer dans ce « petit monde ».
Ensuite, on revient souvent sur l’argument de l’addiction qui, à la longue, aboutirait à la transformation du problème en une question de santé publique. Mais, on sait bien qu’il existe plusieurs autres types d’addictions, des addictions bien plus dangereuses et personne ne s’en occupe vraiment… souvent pour des raisons économiques. [PDF, rapport OMS sur la consommation de l’alcool]
Je sais bien qu’en Afrique, il est encore trop tôt pour penser à légaliser, car la population est encore très conservatrice en rapport avec le cannabis (le facteur culturel doit aussi être pris en compte), mais si aujourd’hui, je devais m’engager dans un camp, je choisirais celui de la raison et en avant pour la marche de la légalisation… Et vous?
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