Stupéfaction au Brésil après la nouvelle « trouvaille » de Museveni
L’Afrique continue de faire parler d’elle. Mais toujours en mal. Et cette fois-ci, on ne viendra pas accuser le méchant blanc de s’en prendre à ceux qu’il considère comme ses éternels esclaves. Je m’avance trop vite, en fait. Car après la promulgation d’un projet de loi qui sanctionne plus durement l’homosexualité en Ouganda, on apprend que la mesure tombe comme une réponse à la mauvaise dynamique occidentale qui projette dans notre continent des comportements sexuels peu recommandables.
Voilà donc notre ami Yoweri Museveni qui s’illustre mondialement en s’attaquant une fois de plus aux homosexuels, mais aussi aux personnes atteintes du VIH, puisque la loi considère certains comportements sexuels comme des « actes d’homosexualité aggravés » lorsqu’ils engagent aussi des personnes séropositives.
Non content de s’acharner sur une partie des Ougandais qui ont le droit de faire ce qu’ils veulent de leur cul, mais en plus, Museveni et les législateurs ougandais démontrent une profonde ignorance en stigmatisant également les malades du sida.
Hypocrites ! Si la sodomie devenait un crime en Afrique, la moitié du continent serait derrière les barreaux
Complices du pouvoir, comme toujours, les médias s’illustrent désormais par des actes de délation en publiant des listes d’homosexuels: on se croirait en 1940 lorsque certains Européens dénonçaient leurs voisins juifs à la Gestapo.
Un collègue mondoblogueur a abordé ce même sujet dans un billet où il explique que « la décision de Museveni est effectivement politique, puisqu’elle lui sert comme une espèce de baromètre de popularité« .
J’ai plutôt la sensation que l’on voit naître en Afrique une nouvelle forme de populisme qui surfe sur la haine des homosexuels dans le continent, une haine culturellement répandue et à peine voilée puisque nous vivons dans un contexte déficitaire en termes démocratiques.
Le peuple acclame Yoweri Museveni ignorant qu’il lui donne les moyens de sa folie.
Au Brésil, la nouvelle a été accueillie avec stupéfaction. Plusieurs médias de premier plan en ont fait leur Une à l’instar des journaux paulistes Estado de São Paulo ou Folha de São Paulo. Evidemment, la publication par un tabloïd ougandais d’une liste d’homosexuels a encore plus choqué.
Dès lundi 24 février, l’association All About lançait une pétition dans le but de faire réagir les autorités internationales, les entreprises implantées en Ouganda et différents autres partenaires du pays. Les trois cent mille votes espérés par les organisateurs devraient être atteints dès mercredi ou jeudi. Espérons aussi que la communauté internationale saura prendre les mesures qu’il faut. Non, je rêve trop…
Alors, au-delà de la loi en elle-même, il est important de dire à quel point les Africains eux-mêmes refusent d’avancer vers une démocratie qu’ils sont des millions à revendiquer. Museveni et ses acolytes se cachent derrière l’appui populaire pour promulguer de telles lois. Malheureusement, un peu partout en Afrique c’est la même situation.
Les Africains se plaignent que les médias occidentaux véhiculent une image négative du continent, et pourtant ils sont eux-mêmes incapables de faire mieux. Pitoyable !
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P.S : les plus fidèles de mes lecteurs ne tomberont pas dans la facilité de croire que je suggère que le Brésil soit un paradis pour les homosexuels. J’ai toujours été le premier à critiquer ce pays. Mais là, il s’agit de parler de l’Ouganda.
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